Mudaraba financement stock ecommerce

Questions à un savant
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As Salam aleykoum wa rahmatoulah wa barakatu,

Je possède un ecommerce de vente de cosmétique. Pour financer mon achat de matières premières et fabriquer mon stock, nous avons convenu moi et ma femme de faire une mudaraba afin qu’elle m’aide à acheter les matière premières.

Nous nous sommes convenues d’un benefice de 10% pour elle, sur un apport de 2000€.

Cependant, j’ai le sentiment qu’Allah n’a pas valider cette opération car mes ventes se sont arrêtés juste après que j’ai pu lui remboursé ses 2000euros. Au même moment une commande de 200€ qui représente ses 10% de bénéfice n’a pas été honoré.

Ma question est donc : y a t-il des conditions à respecter pour que mon opération soit bien une mudaraba et pas un prêt à riba ?

Ps : se pourrait-il que le probleme vienne du fait que lors de la fabrication des produits avec les matieres premières achetés, je n’ai pas deduis de son bénéfice les pièces invendables car « mal fabriqués » ? (Et donc que nous n’aurions pas partagée les pertes)

Dois-je déduire de son bénéfice également, les pièces que j’envoie gratuitement comme échantillon ou geste commerciale ? Car se serait « des pertes comptablement parlant »

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Wa alaykoum as-salam wa rahmatullahi wa barakatuh,

Tout d’abord, qu’Allah vous bénisse dans votre commerce et vous facilite à agir dans le respect des règles. Concernant votre question, examinons les points soulevés en détail pour clarifier les conditions de la Mudaraba et les éventuelles erreurs ou rectifications à apporter.

Premièrement : Conditions nécessaires pour une Mudaraba valide

Une Mudaraba repose sur des règles précises, et voici les principales conditions à respecter :

1. Définition claire du rôle de chaque partie :

• Rabb al-mal : L’investisseur (votre femme dans ce cas) fournit le capital.

• Mudarib : L’entrepreneur (vous) investit le capital dans une activité et gère le commerce.

2. Partage des profits :

• La part des bénéfices doit être clairement convenue à l’avance (par exemple, 10% des bénéfices nets pour l’investisseur, comme dans votre cas).

• Attention : La part doit être exprimée en pourcentage des profits (par exemple, 10% des bénéfices), et non sous forme d’un montant fixe, comme un paiement de 200€ (ce qui rendrait l’opération non conforme). Si un montant fixe est convenu, cela devient un prêt (Qard), et un supplément de remboursement sous forme de bénéfice serait considéré comme Riba.

3. Prise en charge des pertes :

• Les pertes financières sont supportées uniquement par l’investisseur (dans ce cas, votre femme), tandis que vous, en tant que mudarib, ne perdez que votre effort et votre temps.

• En revanche, si des pertes résultent d’une négligence ou d’une mauvaise gestion de votre part, elles doivent être compensées par vous-même.

• Important : Les pertes doivent être correctement définies et inclure tous les aspects de la gestion du stock et de la fabrication.

Deuxièmement : Réponse à vos préoccupations :

a) Commande non honorée et pertes à prendre en compte :

Le fait qu’une commande n’ait pas été honorée (les 200€ de bénéfices) ou que vos ventes se soient arrêtées ne remet pas en question la validité de la Mudaraba. Cependant, il est important de clarifier si ces pertes font partie des risques commerciaux normaux ou si elles résultent de négligences.

Si vous avez effectivement remboursé le capital de 2000€ mais que les bénéfices ne se sont pas matérialisés, cela peut être simplement un risque encouru dans le cadre de la Mudaraba.

b) Déduction des invendables et des gestes commerciaux :

Les éléments suivants doivent être pris en compte lors du calcul des bénéfices :

1. Pièces invendables (mal fabriquées) :

• Ces pièces constituent des pertes réelles et doivent être comptabilisées avant de calculer les bénéfices.

• Cela signifie que les pertes liées à des produits mal fabriqués ou inutilisables doivent être intégrées, car elles affectent directement le résultat net du commerce.

2. Échantillons ou gestes commerciaux :

• Les échantillons offerts ou les gestes commerciaux sont considérés comme des dépenses nécessaires dans le cadre de la gestion commerciale. Ils ne peuvent pas être directement imputés comme une perte, mais doivent être comptabilisés comme une dépense dans le calcul des bénéfices nets.

• Vous devez informer votre femme de ces gestes afin qu’elle soit pleinement consciente de la manière dont les bénéfices sont calculés.

Wallahou a’lam. Qu’Allah vous facilite et bénisse vos activités commerciales.
Dr. Abdellah Thiam

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Wa aleykoum Salam wa rahmatoulah wa barakatu. Merci énormément pour votre réponse complète ! Qu’allah vous récompense.

Amine à vos invocations !